Graufthal, hier et aujourd’hui
Graufthal, hier et aujourd’hui
Le village à travers le temps
Graufthal, annexe de la commune d’Eschbourg, doit sa notoriété à ses habitations troglodytiques, ainsi qu’aux vestiges d’une abbaye de bénédictines. Situé au cœur du Parc naturel régional des Vosges du Nord, environné de forêts et dominé par d’imposantes parois de grès rose, ce lieu entre rapidement dans l’histoire.
En effet, à la jonction des vallées du Rehbach et de la Zinsel du Sud, le village a donné naissance à un carrefour naturel, reliant le plateau lorrain à la plaine d’Alsace. Ainsi, les anciennes populations celtes puis gallo-romaines ont pu profiter de l’existence d’une voie secondaire, en complément de la grande route romaine qui passe plus au sud par le col de Saverne. Plus tard, au haut Moyen-Âge, les évêques et les comtes de Metz, qui détiennent la vallée de la Zinsel en fief, y édifient un établissement religieux.
À partir du milieu du XVIème siècle, le village est administré par les seigneurs de La Petite-Pierre. La plupart ont pour souhait d’exploiter les ressources de notre région, comme par exemple le comte Georges-Jean de Veldenz dit « Jerrihans », le roi des verriers. Comme partout en Alsace, les guerres et passages de troupes du XVIIème siècle déciment presque entièrement la population. La paix revenue, certains habitants se construisent des maisons en utilisant les pierres des ruines du couvent. Quelques familles, pour la plupart pauvres, aménagent des maisons situées en hauteur, au creux d’excavations rocheuses des falaises de grès. Entre-temps, le hameau de Graufthal est devenu l’annexe de la commune d’Eschbourg. La petite chapelle de 1619 sert simultanément aux cultes des deux religions, catholique et protestante, jusqu’à la construction de l’église catholique en 1904.
Graufthal
Graufthal et Oberhof, stations climatiques
Carte postale
Graufthal, lieu touristique
Carte postale
Par ailleurs, dès le début du XIXème siècle, l’habitat singulier des Maisons des Rochers et les quelques vestiges du couvent attisent la curiosité de visiteurs, dessinateurs et archéologues. L’essor du Club Vosgien et de la randonnée en forêt dès 1870, ainsi que la construction de restaurants et d’hôtels conforte la vocation touristique de Graufthal.
Enfin, dès 1903, le village se modernise grâce à sa gare, en fonction durant 50 ans, et à son train à ligne étroite appelé « Eselsbahn ». Ce dernier est notamment très utile aux locaux ainsi qu’aux touristes, mais aussi au transport jusqu’à Lutzelbourg de meules et pierres de construction provenant des carrières de grès.
Premiers lieux d’hébergement
Afin d’accueillir les touristes dès la fin du XIXème siècle, des auberges, restaurants et hôtels ont été bâtis. Les voyageurs trouvaient ainsi des lieux où se désaltérer, se restaurer ou être hébergé dans les environs.
Restaurant Helmstetter
L’auberge « zu Rappen » (Au Cheval Noir), était située à l’entrée de la rue du Vieux Moulin de Graufthal. D’après des cartes postales, le site existait déjà au début du XXème siècle. C’était alors le point de halte des nombreux attelages chargés de grumes de bois.
D’autre part, les habitants des environs se retrouvaient sur une piste placée de l’autre côté de la rue pour y jouer aux quilles. La kirb, fête du village, se déroulait chaque année au restaurant Helmstetter ou dans un des autres restaurants du village.
L’auberge accueillait également le bureau de poste avant qu’il ne soit transféré sur la rue Principale.
Façade du restaurant et
bureau de poste Helmstetter
Restaurant Helmstetter
Carte postale
Restaurant Helmstetter
Carte postale
Hôtel-Restaurant Janes
Façade de l’Hôtel Restaurant Janes
Façade de l’Hôtel Restaurant Janes
Otto Janes, maître rôtisseur
Otto Janes et Jacqueline, sa femme
Conscient des talents culinaires de sa femme, Alfred Janes, originaire de Graufthal, décida en 1930 de fonder une auberge au pied des Maisons des Rochers. Son activité prit rapidement de l’essor. Le dimanche, touristes et villageois affluaient, attirés par les stands de confiserie, le manège installé sur la place et les meilleures glaces de la région.
Plus tard, son fils Otto prit sa succession et contribua au succès de l’auberge en agrandissant l’hôtel et en plaçant une rôtisserie à côté du restaurant. Il décida également d’aménager les sentiers et installer des bancs dans la forêt afin de mettre le site en valeur, comme le voulait son père.
Finalement, n’ayant personne pour prendre sa relève, il vendra son établissement à la commune qui en fera six appartements.
Madame Hari, ses filles,
sa petite fille
La famille Hari devant son restaurant
Façade du Restaurant Hari
Restaurant Hari
Située à l’entrée de la rue de la Fontaine, cette demeure à deux étages se distinguait des maisonnettes qui l’entouraient au début des années 1900. Dessins, cartes postales et photos retracent l’histoire de ce lieu. La propriétaire, Rosalie Hari, y est souvent représentée, posant fièrement devant sa porte en compagnie de ses trois filles.
Située à l’entrée de la rue de la Fontaine, cette demeure à deux étages se distinguait des maisonnettes qui l’entouraient au début des années 1900. Dessins, cartes postales et photos retracent l’histoire de ce lieu. La propriétaire, Rosalie Hari, y est souvent représentée, posant fièrement devant sa porte en compagnie de ses trois filles.
Restaurant Oberhof
À 4 kilomètres en aval de Graufthal, le restaurant d’Oberhof fait partie d’un hameau (commune d’Eckartswiller) situé dans la vallée de la Zinsel du Sud, à la jonction du Nesselbach. Jusqu’au début du XXème siècle, le restaurant représentait pour les randonneurs un dernier havre avant d’affronter les « terres sauvages » peuplées de troglodytes. Certains témoignages parlaient même de dernier lieu « civilisé ». Les visiteurs y appréciaient l’accueil chaleureux, la qualité des repas et le confort des chambres.
Protection du site
Élément singulier du patrimoine culturel alsacien, ce site unique mérite d’être préservé. C’est pourquoi, en 1938, le site de Graufthal est classé parmi les sites et monuments naturels de caractère artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque. Par la suite, en 1984, les vestiges du couvent sont inscrits sur l’inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques, ainsi que les Maisons des Rochers en 1988.
